León, 17 juin 2011
Nous attendons que le bar ouvre pour pouvoir déjeuner.
Des Espagnols descendent l'escalier métallique avec leurs chaussures de marche. Cela fait un bruit
d'enfer. En fait, ils auraient dû ranger leurs godillots à l'endroit prévu au rez-de-chaussée.
Après le déjeuner, nous faisons nos adieux à Anne-Marie et nous saluons Pierre.
Peu après la sortie de Mansilla de las Mulas, nous observons des cigognes qui cherchent des proies.
Paul, André et moi marchons d'un bon pas sur une route aussi plate et déprimante que celle d'hier.
Nous mangeons au bar « La Torre » d'Arcahueja.
Après le village, le chemin devient plus vallonné.
L'étape est courte. Une heure plus tard nous entrons dans León. Nous suivons longtemps de grandes
artères urbaines avant d'accéder à la vieille ville, qui n'est pas grande mais est bien plus
agréable.
Nous passons devant l'albergue Santa Maria de Carbajal et nous montons jusqu'à la cathédrale dans
l'espoir de trouver un meilleur lieu d'hébergement.
Il n'y a qu'un « albergue juveníl » (auberge de jeunesse) assez cher, et en plus il est fermé jusqu'à
deux heures.
Nous revenons à l'albergue Santa Maria de Carbajal et nous faisons la queue. C'est très lent, nous restons debout pendant plus d'une heure. Mes problèmes lombaires se réveillent. Quand je reste longtemps debout sans bouger, j'ai de terribles maux de dos.
Je demande à l'hospitalier qui m'inscrit pourquoi cela prend tant de temps. Il se plaint que la
Mère supérieure exige d'inscrire un pèlerin à la fois pour ne pas devoir gérer plusieurs listes
d'inscriptions.
Je commence à détester les albergues, leur manque d'organisation et les règles idiotes imposées par
un clergé dont l'accueil n'est pas la spécialité. En fait j'ai très mal au dos et cela me met de
mauvaise humeur.
Il n'y a pas de prise dans la chambre où nous nous trouvons. Je parviens à intercepter une hospitalière et je lui parle de mon appareil respiratoire. Elle m'envoie dans un autre dortoir, assez loin de mes compagnons.
Je sors en vue d'acheter des cartes postales. Le premier magasin que je trouve est près de la cathédrale, il a un choix limité. André me rejoint, il cherche aussi des cartes postales, mais il n'est pas satisfait non plus.
Plus bas, dans la calle Ancha, un magasin a plus de choix, mais il est fermé toute la journée.
Nous cherchons plus loin dans la ville et nous ne trouvons rien. Nous revenons au premier magasin.
Entre-temps celui-ci a fermé.
André abandonne, je m'obstine.
À la plaza de Santo Domingo, je trouve un kiosque qui vend des cartes postales, mais le choix est
encore plus restreint.
Je continue à chercher. Je marche ainsi plus d'une heure dans la ville, je commence à bien la
connaître. Et je finis par abandonner aussi.
Dans l'albergue, j'ai vu des cartes postales très religieuses. Si j'envoie cela, on va me demander
si je ne me suis pas converti. Mais faute de grives !
Je choisis deux cartes qui me semblent un peu moins pieuses. Mais quand je présente mon billet de cinq
euros, l'hospitalière me dit qu'elle n'a pas de monnaie.
Décidément, acheter des cartes postales dans les villes de Castilla y León, à Burgos et à León, c'est le parcours du combattant !
Je retourne au kiosque de la plaza de Santo Domingo. J'achète deux cartes postales assez banales, mais à la guerre comme à la guerre !
J'en profite pour faire un dernier petit tour dans la ville.
Une maquette de la ville est à l'air libre, dans un coin de la plaza de Santo Domingo.
León est une très vieille ville fortifiée et militaire.
Son nom vient de « legio, legionis » (légion en latin).
Nous prenons un menu pèlerin, André, Paul, Pierre qui nous a rejoint et moi, ainsi
qu'un autre André, André C., qui s'est joint à notre groupe.
André nous offre un verre de cognac et nous revenons dare-dare au gîte, car il ferme à neuf heures et
demie.
Je m'éveille vers deux heures du matin. Le repas me pèse sur l'estomac, la rue est pleine de bruits, des objets tombent des lits, les lits sont bruyants, les dormeurs remuent, je dors mal.