Villar de Mazarife, 18 juin 2011
Comme l'albergue n'a qu'un petit local pour le déjeuner, les places sont chères. Des gens s'insultent, prétendent que c'est leur place, ou qu'ils étaient là les premiers. L'ambiance est encore plus électrique que pendant les inscriptions.
Comment peut-on être aussi mal organisé ? Je présume que les Bénédictines ont Dieu de leur côté, un peu comme Dylan, « with God on our side ». Mais je crains que pour l'organisation, cela ne suffise pas.
Je me rends compte, un peu tard, qu'il vaut mieux déjeuner en dehors de l'albergue. Les bars ne doivent pas manquer en ville !
Nous partons peu avant sept heures. C'est une longue et harassante traversée de la ville, puis nous suivons un chemin avant de retrouver l'asphalte.
Je découvre une « borne à godasses » peu après la Virgen del Camino.
Les miennes ont l'air encore plus vieilles et mériteraient aussi d'orner une borne, mais je résiste à cette impulsion, car je n'ai pas envie de continuer le pèlerinage en chaussettes.
Nous suivons la Calzada de los Peregrinos et pas le Camino Real.
Un petit vent de nord-ouest, venu des monts, nous rafraîchit un peu.
Nous arrivons à Villar de Mazarife à midi, après une courte étape de vingt-deux kilomètres.
Nous allons chez Tio Pepe, un gîte proche de l'église, et nous nous installons à cinq dans une chambre pour six personnes. C'est confortable. Je prends un « café con leche » et j'examine la suite du parcours.
Demain nous aurons une étape de trente-cinq kilomètres et il fera chaud. Pierre demande en vain au patron de préparer le déjeuner avant six heures et demie.
Nous nous reposons, car nous sommes tous en manque de sommeil après la nuit fatigante de León.
Vers cinq heures, nous faisons un tour dans le village et nous buvons une bière. Nous allons ensuite chez l'épicier du village et nous achetons de quoi manger.
La rue se dit « calle » en castillan et « rua » en galicien.
Nous sommes dans le León, entre Castille et Galice.
Les cigognes ont pris possession du clocher-mur de l'église.
Saint Jacques médite au centre du village.
Ce pèlerin assis entre rumination et cheminement, pas encore ermite mais plus vraiment pèlerin, c'est un peu moi.
Et voilà l'albergue de Tio Pepe !