De l'aube à l'aurore - L'ermite et le pèlerin - Gramat (13 mai 2011)

Un monde à refaire

Cabo Fisterra

Gramat, 13 mai 2011

Je prépare mon sac avec soin. J'aurais voulu partir tôt à cause de la chaleur, mais les informations affichées dans ma chambre précisent que le déjeuner est à sept heures et demie.

Je descends à l'heure prévue, mais je ne vois personne dans le restaurant pas plus qu'à la réception. Et la porte de l'hôtel est fermée à clef. Un quart d'heure plus tard, comme rien ne se passe, je remonte dans ma chambre.

Je descends peu avant huit heures. Trois des six marcheurs que j'ai rencontrés hier sont assis à une table. Ils me disent que le patron ne disposera pas de pain avant huit heures.

Nous parlons. Aujourd'hui ils iront jusqu'à l'Hôpital, un peu avant Gramat, où j'ai réservé.

Finalement je pars à huit heures et demie. La journée s'annonce chaude. Heureusement l'étape est courte, plate et facile.

Comme j'arrive au Pigeonnier, à la sortie de Lacapelle, un cycliste s'arrête à ma hauteur et me demande ce que je pense du gîte municipal.
Tout d'abord je ne savais pas qu'il y en avait un.
Le cycliste m'explique qu'on vient de l'ouvrir et que la commune aimerait savoir ce que les pèlerins en pensent. Je lui dis simplement que je regrette de ne pas l'avoir su plus tôt.

L'église fortifiée de Rudelle À Rudelle, je découvre une église fortifiée avec une abondance de bretèches qui la rend impressionnante, mais aussi un peu comique.

C'est la première fois que je vois une église de ce genre, un bâtiment qui tient à la fois du donjon et du lieu de culte.

La chaleur monte vite. À dix heures et demie, alors que j'approche de Thémines, elle est déjà éprouvante.

Un cycliste me dépasse peu avant le Mas del Sol.

Passerelle sur l'Ouysse Je traverse l'Ouysse sur une petite passerelle et j'accède à la rue principale de Thémines.

Le cycliste qui m'a dépassé est attablé devant le magasin. Je le salue.
J'achète un pain aux raisins et la vendeuse remplit ma bouteille d'eau. Je m'assieds à l'écart, je mange et je bois.

Il est près d'onze heures quand je quitte Thémines.

Peu après, à hauteur du Cossoul, le cycliste me rejoint et me demande si le Belge, c'est moi. Je suis assez sidéré qu'un inconnu connaisse ma nationalité.
Il l'a appris du groupe des six marcheurs qui ont dormi dans le même hôtel que moi. Il l'a aussi appris d'un monsieur qui me suit. S'agirait-il de Robert ?

Je fais une halte à l'Hôpital peu avant midi. Je cherche un point d'eau. Un habitant le remarque et il m'en offre. Il me dit que la commune a supprimé le point d'eau public, qui se trouvait précisément à l'endroit où je le cherchais.

La route vers Gramat est longue et plate. La forte chaleur la rend pénible. Le temps est lourd et orageux. Je marche comme un zombie. Ce qui me rassure un peu, c'est que je ne suis pas encore sujet aux mirages et aux hallucinations.

Je regrette d'être parti si tard ce matin. Il faut que je m'arrange pour partir à six heures du matin, du moins tant qu'il fera aussi chaud.

J'arrive à Gramat à une heure et demie, je suis épuisé.

Je monte jusqu'à la chambre d'hôtes, puis je poursuis mon effort jusqu'à la gare toute proche.

Je m'assieds et je coupe ma balise.
Je rédige mon carnet de bord.
Puis je m'assoupis sous l'effet conjugué de la fatigue et de la chaleur.

Je vais à la chambre d'hôtes. Mon hôtesse est très disponible et très accueillante. Elle accepte de faire ma lessive.
Je suis le seul locataire. Un groupe de quatre personnes devait venir, mais l'une d'elles a fait un malaise et a dû être hospitalisée ; les trois autres sont restées avec elle.

Heureusement pour mon hôtesse, des Néo-zélandais qui visitent l'Europe en voiture cherchent un hébergement dans la région. Elle les accueille. Elle maîtrise parfaitement l'anglais et tout se passe ensuite dans cette langue.

Je m'inquiète pour ma lessive que je retrouve incomplète sur le fil à linge. Il manque une chaussette, un mouchoir et un slip. Mais mon hôtesse me dit de ne pas m'en faire et elle me les apporte peu de temps après.

Je visite Gramat, je fais le tour de la ville. Je retire de l'argent et j'achète un bâton Compeed antifriction par prophylaxie.

Nous soupons en anglais et je négocie avec mon hôtesse pour pouvoir déjeuner tôt. Elle accepte de faire le petit déjeuner à six heures et demie.