Le Couturon, 21 avril 2011
Je me lève à six heures et demie. J'ai bien dormi. Je prépare mon sac à dos sans me presser, car l'étape d'aujourd'hui est courte, vingt kilomètres seulement.
Je ne retrouve pas ma bouteille d'eau, j'ai dû l'oublier à l'accueil.
Un peu avant huit heures, je ferme le gîte et je vais à l'accueil. Ma bouteille est bien là.
Je monte la rude montée vers Pétrassin. Avec des faux plats et de solides grimpettes, le chemin me mène à Montmorillon, trois cents mètres plus haut en cinq kilomètres ! Cela promet pour la suite.
Les travaux publics ont refait la route de Montmorillon à Moutet le mois passé, ils l'ont refait pour
les voitures, pas pour les piétons !
C'est un cruel lit de pierres et de graviers très dur aux pieds sur lequel je dérape sans cesse.
Heureusement cela ne s'étend que sur un kilomètre et demi.
Je ne m'arrête pas à Moutet et je grimpe les cent soixante-huit mètres de dénivelée qui mènent à
Charguéraud. C'est pénible à cause de la chaleur, d'autant que je n'ai pas retiré ma veste.
À hauteur de Charasse je la retire.
Un panneau de promenade indique cinquante minutes pour Coindre. Il est dix heures dix-huit. Je peux
donc arriver à Saint-Clément avant midi. Et demain mon hôte pourrait me déposer à Saint-Clément.
Je m'inspire de la technique des pèlerins tournaisiens que j'ai rencontrés à Mazée.
Si mon hôte est d'accord pour le faire, j'aurai raccourci la longue étape de demain. Et sinon, j'aurai fait quelques kilomètres de plus aujourd'hui, ce qui ne me coûte pas grand-chose puisque l'étape est courte.
Peu avant Coindre, à partir de la Grande Goutte, je vois une partie du Mayet-de-Montagne ; l'église est à l'extrême-gauche.
À Blanchat, peu après Coindre, je prends en photo une maison bien restaurée.
Au loin je vois une rangée d'éoliennes. Elles semblent suivre le chemin qui mène au roc des Gabelous, le GR 3 que j'emprunterai demain.
J'arrive plein d'entrain à l'entrée de Saint-Clément.
La boulangerie est ouverte. Elle ferme à une heure de l'après-midi et demain elle est fermée. J'ai de la chance. Si j'avais marché moins vite ou si j'avais décidé d'aller directement à la chambre d'hôtes, je n'aurais pas pu me ravitailler.
Le temps change, il y a des nuages et du vent, la pluie menace, mais la boulangère est pessimiste :
« Ils ont annoncé des averses, mais cette fois encore, ce ne sera pas pour nous. »
Il fait tellement sec que tout le monde (sauf les marcheurs) espère la pluie.
Je pars sans hâte vers Le Couturon, car je suis en avance.
Mon pied droit refuse de marcher pendant une bonne centaine de mètres. Je ne sais pas ce qu'il a.
Demain je devrai faire attention quand je reprendrai la route après ma halte à Lavoine.
Je traverse la Besbre.
J'aperçois un drapeau belge incongru au beau milieu de la France, puis je vois d'autres drapeaux européens.
Il s'agit d'un petit pavillon situé au centre de l'Europe des douze.
En Belgique aussi, il y a beaucoup de « centres », comme si cette particularité géographique était un honneur pour le carré d'herbe qui s'y trouve.
J'arrive à la chambre d'hôtes trop tôt, mais mon hôtesse est gentille et m'accueille. C'est vraiment tout confort par comparaison aux gîtes d'étape. Je vais pouvoir bien me reposer avant la longue étape de demain.
Mon hôtesse m'offre du café et du cake.
Je me repose et je me sens mieux.
Je descends vers sept heures moins vingt et je demande l'heure du souper : huit heures moins le quart. C'est un peu tard pour moi, mais je me suis bien reposé et je n'ai pas besoin d'une nuit longue.
La météo prévoit un temps nuageux avec des risques d'averse à partir de samedi inclus et ce, jusqu'au
week-end prochain.
Mardi je serai sur les Hautes Chaumes et le temps ne s'annonce pas trop moche, ce qui m'enchante.
Le souper est bon.
J'ai l'occasion de glisser quelques-unes de mes ruminations.
Mes hôtes me disent que suite à la construction des éoliennes, le GR 3 a subi un détour de plusieurs
kilomètres, mais qu'à présent on peut passer.
Je leur demande s'il y a moyen de se restaurer à l'auberge qui se trouve avant le foyer de la station de ski de fond de la Litte. Mes hôtes me disent qu'il n'y a aucun problème, que c'est toujours ouvert.
Mon hôte peut me déposer à Saint-Clément demain matin. En plus il part tôt, ce qui me convient : le déjeuner est prévu à six heures et le départ à sept. Je vais dormir à neuf heures et demie.
Mieux manger et bien me reposer me permettent d'avoir les idées plus claires. La journée de repos de dimanche me fera sûrement beaucoup de bien.
J'analyse le trajet du Puy-en-Velay à Figeac, j'établis la liste des étapes et j'examine les difficultés, notamment les montées. J'aimerais gagner une étape pour compenser le repos forcé de dimanche.