Saint-Remy-en-Bouzemont, 29 mars 2011
Mon pied droit va mieux. Je pourrais progresser plus rapidement, mais comme il fait chaud, je n'ai pas envie de le faire. En plus, il y a beaucoup de cailloux sur les chemins.
Les piles de ma balise sont faibles, elles auront tenu dix-sept jours.
Entre Huiron et Châtelraould-Saint-Louvent, je passe près de plusieurs puits de pétrole.
À une heure et demie j'arrive à Saint-Remy-en-Bouzemont – Saint-Genest-et-Isson.
Le temps est merveilleux. Il paraît qu'ici, non loin du lac du Der, il y a un micro-climat.
Je fais un petit tour jusqu'au château de la Motte, je reviens et j'attends sur un banc devant la mairie.
Il fait bon, je me sens bien.
À quatre heures j'entre au « Brochet du Lac », la chambre d'hôtes où j'ai réservé.
À l'extrême gauche, on aperçoit le magasin qui vend un peu de tout, et surtout des articles de pêche.
La cour intérieure est un bel édifice à pans de bois qui vaut son pesant d'âge.
Le guide prétend que le gîte est « bruyant », peut-être parce que certaines planches grincent un peu, mais cela ne me gêne pas.
Mon hôtesse déploie beaucoup d'énergie en dépit d'une opération récente qui réduit sa mobilité. Elle me propose de laver mon linge, ce qui est bien nécessaire, car je n'ai pas souvent l'occasion de le faire.
L'ancienne école communale porte l'inscription « école communale enfantine ».
C'est une dénomination qu'on n'utiliserait plus aujourd'hui, car « enfantine » renvoie
à « puérile » et à « infantile ».
En espagnol, l'adjectif « infantíl » désigne couramment les enfants : « centro infantíl », « hospital
infantíl », « cuento infantíl ». En français, on recourt au substantif : « centre des enfants »,
« hôpital des enfants », « conte pour enfants ».
Au souper il y a trois couples et moi. Nous sommes tous retraités et nous avons à peu
près le même âge.
Le moment que je trouve le plus intéressant est celui des présentations. Chacun décrit sa trajectoire de
vie, et voilà que ces sept trajectoires partagent un moment ensemble avant de poursuivre leur route
chacune de son côté.
Par la suite ils parlent surtout de football et de voitures, ce qui ne m'intéresse pas.
À un moment donné quelqu'un fait allusion à une hausse éventuelle de trente pour cent du prix de
l'électricité. Je comprends mieux l'obsession de mes hôtes à ne pas vouloir chauffer !
Peut-être cela explique-t-il aussi le mauvais accueil que j'ai reçu à Condé-sur-Marne ?