Appel
Liste des poèmes
Liberté
Marcher par un chant
Boutons d'or
L'appel
Je monterai toujours
Pour qui chante
Belles lettres
Par délà les tristesses
Hommes et femmes
Debout sous l'arbre
Le ciel et la grêle
Roses
Colline argentée
Sur les routes tristes
Tu dors
Esprit lassé
Dans la nuit
Si tu sais
Ce message dernier
Il ne s'agit pas
Mon dernier chant
Liberté qui m'appelle
À parcourir ta route,
Chante ta ritournelle
Que sans cesse j'écoute !
Liberté de toujours
Au grand ciel que j'envie,
Murmure-moi l'amour
Des gens et de la vie !
Ainsi mes pas joyeux
Seront pleins de courage
Et mon regard radieux
Viendra te rendre hommage.
Marcher
Par un chant
Qu’on entend
Sonner
Au loin.
Soleil,
Viens briller,
Annoncer
L’éveil
D’étain.
Marcher
Sous ton aile
Qui appelle
L’été
Matin.
Sentier,
Tu diras
Vers où va
Mon pied
Lointain.
Je chante vers le ciel et un soleil joyeux
Court sur l'herbe jeunette au radieux sourire.
Les nues font et défont les contours d'un empire
Naïf, immense et digne qui m'emplit les yeux.
Boutons d'or éperdus de lueurs et de vents
Dans ce jeune printemps où un simple bonheur
Cavalcade en riant, nous réchauffe le cœur
Et enchante et aimante les êtres vivants.
Que cet ardent appel survole l'or du vert,
S'envole vers la mer et aille au fond des cieux
En guise de prière et de chant mélodieux,
En hommage à la terre et à tout l'univers !
L'appel,
C'est chercher le grand espoir
Qui s'esquisse à l'aurore
Dans un chemin discret
Qui éclaire notre nuit.
L'appel,
C'est trouver le message
Que n'efface ni arme ni sang
Sur nos terres de terreurs
Où tout brûle et change sans cesse.
L'appel,
C'est partager ce message
Qui vient du fond des âges
Et chante la beauté du monde,
Des ruisseaux et des forêts.
L'appel,
C'est emprunter le chemin
En simple et nu pèlerin
Sur cette terre qui est nôtre
Et qui est notre seul refuge.
Je pars plus loin.
D'autrefois me vient
Le doux refrain de mon cœur.
Je monterai toujours.
Enfants que j'aime tant,
Il faut chanter la vérité
Par-dessus le vent.
Je monterai toujours.
Vers le grand ciel étoilé
Cantique, louange et psaume
Au sein de la Voie lactée.
Je monterai toujours.
Je viendrai vous dire
Quelle aurore j'ai vue
Au bout du chemin.
Je monterai toujours.
Pour qui chante le vent,
La colline et le temps,
Grandit l'espoir d'aurore
Et quand l'aube se lève,
Laisse dormir ton rêve
Et pèlerine encore.
Pour qui souffre sois doux,
Pose-toi à genoux,
Car règne la douleur
Et sévit la souffrance
Sur le sol sans enfance
Du chercheur de bonheur.
Pour qui chante l’eau claire
Du ruisseau solidaire
Que nul pré ne délaisse
Et dont l'amour ruisselle
Sur l'âme qui appelle,
Dansons ! Que tout renaisse !
Qu'hurlent les continents,
Les mondes et les mers,
Les cris de mille chants,
Les pleurs et les éclairs !
Douce clarté d'enfant,
Vive ardeur du brasier,
Chant libre et triomphant,
Conquiers le monde entier !
As-tu parfois tendu l'oreille
Aux belles lettres sans pareilles,
À ces élans, à ces hauteurs
Qu'on trouve chez les grands auteurs ?
Hugo, Rabelais ou Voltaire,
Entends-tu du fond de la terre
Monter vers toi la vibration
De notre civilisation ?
Ce sont d'immortelles chansons
Que les vents, les vaux et les monts
T'ont mis dans la tête et le cœur
Pour t'apporter joie et bonheur.
Par delà les tristesses du monde
Se trouvent des grappes d'étoiles
Dans l'amour que nous avons
Les uns pour les autres.
Dans un chant sublime,
Je voudrais unir toutes les cimes,
Mais seule existe la planète bleue,
Ses vallons et ses collines.
Dans un rêve insensé,
Je voudrais bâtir d'immenses cités,
Mais seuls existent nos frères et nos sœurs
Et l'universelle fraternité.
Hommes et femmes,
Jeunes et vieux,
Résidents ou migrants,
Roses, jaunes, bruns ou bleus,
Nous sommes tous des êtres humains.
Debout sous l'arbre, j'ai regardé au loin.
Les feuilles vibraient dans le soleil
Et je me suis demandé pourquoi rêver.
Le monde entier brille sur ma colline,
Je voudrais le chanter avec un cœur d'enfant,
Le monde est plus puissant que moi.
Tout est inclus dans une goutte d'eau,
Les êtres humains me semblent clairs et brillants,
Ils vont se mettre à chanter.
Illusion vaine, je n'entends que des radios.
Que se lèvent les enfants, qu'ils se mettent à chanter !
Mon arbre, ma colline, au moins vous, vous seriez sauvés.
J'ai marché sur un sol en acier, un sol d'été. Le soleil s'est levé à ma droite ; il m'a dit : « Quelle route prends-tu dans la vallée ? La légère eau scintille, mais c'est toi ma fleur. » Quelle fleur ai-je vue alors ! Elle était univers et j'ai marché.
La joie tombait du ciel comme aurore boréale. Je naviguais entre les nuages ; les ailes du chemin m'accompagnaient. La nature, captive de la chaleur, était en arrêt, en extase. Seul le soleil respirait. Je me suis arrêté.
Et je me suis assis. Contemplant l'extase, je cessai de vivre. Il est des heures où l'harmonie nous emporte. Mais ce chant ne convient pas à nos temps guerriers. C'est pourquoi je vais chanter autrement.
J'ai marché sur un sol de pierraille, un sol inégal. Le vent soufflait dans les champs comme s'il voulait les emporter. Mon pied butait sur les cailloux. Et quand j'ai voulu me mesurer à la vallée, la nuit était tombée, lourde de pluie et d'orage.
La légère eau avait disparu et le ciel pesait comme l'acier de Damoclès. La pluie fouettait les erres de rocaille. Le sang giclait des champs, du sol, des arbres. Une angoisse froide m'oppressait le corps. C'était un orage d'hiver.
J'ai pris peur de l'éclair qui avait foudroyé l'autre versant de la vallée. La nuit et l'univers tremblaient, fléchissaient, défaillaient. Alors je pris la joie de mes armes, le courage audacieux ; et j'entendis les cris des mourants réveiller la campagne.
J'ai couru, battu par les verges des champs. La grêle foulait l'homme intrépide. Et je me crus blessé. J'étais sur le plateau. De toutes parts, la nuit était mon bourreau. Elle criait sa hargne. Et l'éclair tomba !
Je courus sous le coup, déchiré de haut en bas. Et la pluie me réveilla. L'eau ruisselait sur mon visage brûlé. Et la grêle continuait de frapper. Alors je me levai, défiant ciel et terre et dans mon ingénue fierté, je promis de combattre à l'infini.
Même si la douleur est trop grande, je veux l'emporter.
Nous ne sommes que roses
Dont la vie est déjà passée.
Elle n'aura duré que l'éclair d'une étincelle,
Le temps pour une étoile de parler à la terre.
La vie est une enfance déjà passée,
Une rivière qui coule sans arrêt.
Et si mon chant peut nous aider à la freiner,
J'espère !
J'espère chanter l'éternité.
J'ai vu la colline argentée
Scintiller dans la claire aurore
Et dans la force de l'été
Et dans la nue qui se colore.
La silhouette à contre-jour
Dessus la colline argentée
Me fredonnait un chant d'amour
Je vis qu'elle était vérité.
Je suis allé vers la colline,
J'ai marché et me suis trompé.
Je n'ai plus vu la figurine
Sur la colline et j’ai erré.
J'ai vu la colline argentée,
J'ai marché vers ce firmament
Et je me suis vite arrêté,
Abattu par l'épuisement.
Je suis parti vers la colline,
La brume m'aveugle les yeux
Et je reperds ma belle ondine.
Comment puis-je monter aux cieux ?
Ainsi ma course se poursuit
Vers cette colline argentée,
Car même au milieu de la nuit,
Ma course roule, illimitée.
Sur les routes tristes de la vie, misères et douleurs,
Se trouve l'étoile claire d'une enfance.
La soif d'amour vit en nous d'une vie éternelle.
Nous n'osons la proclamer, mais elle vit en nous.
Par un matin clair, sortons de notre misère
Et cherchons cette chaleur qui nous manque tant !
Au fond nous sommes tous des enfants.
Alors s'ouvrira une route neuve, celle du pèlerin,
Alors surgira l'orbe neuf : d'aimer on aimera.
Tu dors
Dans la cité,
Le remords
Chasse l'été.
Ton âme
S'exile en larmes
Et réclame
Que tu t'alarmes.
La pluie
Gicle et inonde
Et la nuit
Couvre le monde.
L'enfant
Vient près de toi,
Demandant
En quoi tu crois.
Trop tard
Pour refuser !
Debout ! Pars
Pour tout aimer !
Non que je trouve inutiles
Mes espoirs et mes effrois,
Non que je croie infertiles
Les grains de blé d'autrefois,
Mais ils échouent sur la rive
Comme une barque égarée,
Comme un esprit qui dérive
Dans une mer chavirée.
Esprit lassé de toujours
Tenir les mêmes discours,
Ceux que la terre et les cieux
Chantent dans l'ardeur des yeux !
C'est pourquoi ma pensée part
Vers un nouvel horizon
Et j'apprends bien trop tard
Qu'il s'est perdu sans raison.
Dans la nuit qui s'étend
Et dans les pleurs des jours,
Tristesse se répand
Dans le corps pour toujours.
S'écoule l'âme claire
Qui regarde une étoile,
Qui lance une prière
Au ciel qui se dévoile.
Vois la grande cité
Captive de l'empire,
Qui veut la vérité
Comme un cœur qui soupire.
Et mon cœur monte aux cieux
Quand je vois dans un rêve
L'ardeur de milliers d'yeux
Vers le jour qui se lève.
Si tu sais quelle école
T'enseigna la sagesse ?
Va chercher sa parole
Et redis-la sans cesse !
La belle lueur
Des mots qui t'éclairent
Ont plus de valeur
Que les cris sur terre.
Étoile éternelle,
Viens chez nous pour dire
La sage nouvelle
De ton grand empire !
Ce message dernier
Sur la route en acier,
Le pèlerin le voit
Scintiller sur le toit.
Il se met à genoux
Et regarde les cieux,
Tout petit, tendre et doux
Hors du temps et des lieux.
Il se baisse encore,
Le message vient
Sonner le matin
Et crier l'aurore.
Le pèlerin aime
Ce chemin doré
Qui très loin l'emmène
Au lieu désiré.
Il ne s'agit pas de créer des forces nouvelles,
Car leur bon droit est toujours ignoré
Et cela ne permet pas d’acquérir des droits.
Mais simplement voir en l'autre
Ce myosotis que j'ai chanté
Et de l'aimer !
Et pas de se révolter !
La révolte est une illusion,
La violence n'est que destruction.
J'ai une âme, j'ai un cœur,
J'ai un corps, j'ai des mains,
Prenez tout !
Je ne vous en veux point !
Mon dernier chant rassemblera toute la troupe, Les mystères, les enfants et le monde Et la coupe des blés et les signes du vent.
Il parlera de la marche pénible, De la nuit de douleur et d'horreur Et de l'espoir d'une aube remplie d'oiseaux.
Il parlera de Varsovie et des enfants massacrés, D'Oradour, de la guerre et des pleurs, De la misère et des idéaux mortifères.
Le pèlerin ne peut rien y changer, Mais le printemps rajeunit le chant, C'est l'oiseau libre, le grand vent, la danse et l'enfant.
Pèlerin, pour qui, pour quoi marches-tu ? Grande est ta sagesse et vaste ton ciel, Mais vains aussi si tu restes sur le seuil ! La sagesse n'est pas : « Écoute et critique. »
Nous sommes tous pèlerins sur un chemin ou l'autre. Chacun peut trouver un monde à qui se confier. Ce monde que le vent, le tourment et le matin m'ont ouvert, C'est l'universelle fraternité.