Foncebadón, 20 juin 2011
Ce matin j'ai les jambes en coton. Elles sont molles, elles ne me portent plus. Je ne parviens pas à suivre mes compagnons, c'est bien la première fois que cela m'arrive. Je suis aussi sidéré que quand je m'étonnais de mon aisance à marcher.
Je m'astreins à maintenir un rythme constant à petite allure. Cela me permet de suivre mes compagnons à distance. Heureusement ils ne forcent pas le pas. Peu à peu je dois cependant les laisser prendre le large.
Je les rejoins à l'entrée de Santa Catilina de Somoza.
Je vois une cigogne de près, à proximité de la piste qui longe la grand-route.
Nous faisons halte à El Ganso, dans le mesón Cow-boy.
André la reconnaît, il l'a vue dans le film « Saint Jacques... La Mecque ». La nourriture n'est pas très bonne et c'est relativement cher. La logique du profit est aussi passée ici.
Après la halte je parviens à rester avec mes compagnons, peut-être parce qu'ils marchent moins vite.
Après Rabanal del Camino, la montée et l'aspect plus vallonné sinon plus montagneux du paysage me redonnent de l'entrain. Je pars en avant.
Sur les hauteurs des monts du León, la végétation est pauvre.
Des pèlerins ont fabriqué des croix avec des cailloux allongés.
La région est superbe.
J'attends mes compagnons à l'entrée de Foncebadón et je les laisse passer devant moi. Je suis content d'arriver car je suis fatigué : une journée de marche ne rattrape pas une nuit blanche !
Le village semble abandonné, beaucoup de maisons sont en ruine. Il y a huit habitants permanents et un nombre bien plus élevé de pèlerins.
Nous allons dans un albergue récent (ouvert en mai 2011), la « Cruz de Fierro ». Il semble très agréable.
L'hôtesse est très impressionnée par mon appareil respiratoire et mes problèmes d'apnée, elle m'installe seul dans un dortoir.
Je me lave mal, je fais mal ma lessive, ce n'est vraiment pas mon jour.