De l'aube à l'aurore - L'ermite et le pèlerin - Figeac (11 mai 2011)

Un monde à refaire

Cabo Fisterra

Figeac, 11 mai 2011

Constructions typiques Je passe près de constructions typiques, peu avant la chapelle de Guirande.

André et Michel vont vers la Cassagnole tandis que je vais à Figeac. Je compte m'arrêter à Pipy, là où nos routes se séparent et les attendre pour leur souhaiter un « buen camino ».

L'église de Saint-Jean-Mirabel Je fais une pause à Saint-Jean-Mirabel.

Au-dessous de l'aire de pique-nique, le point d'eau est le bienvenu, car ma bouteille est vide.

La chaleur est caniculaire.
Chaque jour il fait un peu plus chaud.

Peu après Bel Air, j'arrive sur la route qui relie Esclauzels à la départementale 2. Dois-je prendre à gauche ou à droite ? Il n'y a pas de balise. Je préfère prendre vers le village plutôt que vers la grand-route.
Cent mètres plus loin je salue une pèlerine québécoise, une bonne marcheuse très sympathique et son mari qui prennent un moment de repos.

Au carrefour suivant il n'y a toujours pas de balise, mais il me semble plus logique d'aller vers les Crouzets, car c'est la direction de Figeac.
Peu avant les Crouzets, je repère une balise à demi effacée qui indique un petit chemin à droite. C'est le bon chemin !
Je me dis que certains pèlerins auront du mal à le trouver.

Quand je rejoins la départementale 2, j'ai une nouvelle surprise.
D'après le guide, il faut aller à gauche, passer près de Lunan et aller vers Pipy. Mais la balise indique d'aller à droite, tandis que la grand-route va droit sur Figeac.
Comme le balisage est plus fiable que le guide, je prends à droite.
Cent mètres plus loin, le balisage indique une petite route à gauche.

J'hésite.
Je m'éloigne de Pipy, où je comptais attendre André et Michel. En plus j'ignore s'ils comptent aller jusqu'à la Cassagnole aujourd'hui. C'est une longue étape pour André, qui a un problème de genou. Enfin le mauvais balisage aux Crouzets risque de les égarer.
Je regrette de ne pas avoir leur numéro du portable. Mais je n'ai pas envie d'attendre pour rien.

Finalement je décide de descendre à Figeac.
Le chemin est facile. Il traverse Roussilhe, passe sous la voie ferrée près d'un grand camping et longe le Lot. Je dépasse un groupe de marcheurs dans la descente et nous parlons du chemin de Compostelle.

J'arrive au gîte de l'hôtel à une heure. Gaby et Christian « casquette jaune » sont là. Ils ont coupé par la grand-route.

Le gîte est fermé, car notre hôte s'occupe de son restaurant, qui est très achalandé. Il n'ouvrira le gîte qu'à trois heures. Gaby est mécontent qu'il ne nous a pas donné la clef du gîte.

Nous attendons. Je prépare l'étape de demain et je rédige mon carnet de bord. Il fait très chaud. D'autres pèlerins arrivent.

Notre hôte ouvre enfin le gîte. Je me repose dans ma chambre, qui est très chaude.

Il y a des arrangements entre mes compagnons de chambre. Il y a d'abord deux jeunes femmes, puis un couple avec leur fille. Qu'ils s'arrangent entre eux du moment que j'aie de quoi dormir !

À cinq heures moins vingt je vais faire des achats. Je longe le Célé. Figeac ne se découvre qu'en pénétrant dans la ville, elle est un mélange d'ancien et de moderne qui fait un peu kitsch.

C'est très soigné et très bien aménagé, mais je n'aime pas trop. Tout ce qui sent l'artificiel me gêne.
Une petite ville médiévale ne me gênerait pas et une petite ville moderne non plus. Mais une ville dans un style ancien modernisé, cela ne me plaît guère.
Cela dit, l'ambiance de la ville est très agréable, les piétons s'y promènent à l'aise. Cela me rappelle un peu Louvain-la-Neuve.

Je trouve un Compeed pour ma petite ampoule et un complément alimentaire « Bion 3 », ainsi qu'une carte IGN « La Fage - Le Vigan », qui m'aidera à atteindre un hébergement éloigné du GR.

Je visite la ville et je rencontre Gaby.
Il boit un verre avec deux pèlerins qui arrêtent leur pèlerinage ici. Je me joins à eux, nous parlons avec des gens du cru, c'est très sympathique. Nous revenons ensemble au gîte.

Je vais manger à sept heures et demie. Le patron m'isole à une table. Il répartit les tables en fonction des réservations : j'ai réservé seul, donc je suis seul.

Comme cela ne m'arrange pas, je vais à la table de Gaby et de Christian.
Gaby me souffle à l'oreille que le patron n'est pas commode et que je prends un risque parce qu'il les a dans le collimateur. Je m'en fiche royalement et je m'assieds.
Le patron ne met pas en cause mon initiative.
Il a cependant un humour au second degré qu'il faut pouvoir supporter, du style : « Tu ne fais pas ce que je te dis, donc tu n'auras pas de dessert. »

Je mange assez peu, car je n'ai pas fort faim. Et comme le patron est seul à servir et que nous sommes nombreux, le repas s'éternise.

Certains pèlerins commentent ma vitesse de marche, ils me surnomment l' « athlète », ils disent qu'on voit ceux qui ont fait du sport pendant leur vie.
Je n'ai jamais pratiqué aucun sport et je suis tout sauf un athlète.
De bons souliers, de bonnes chaussettes, un sac léger, une diminution de poids et mille kilomètres sur des chemins variés, voilà mes avantages par rapport à ceux qui partent du Puy-en-Velay. Il n'y a pas de secret.

Je vais dormir à neuf heures. Il fait encore très chaud. Je ferme les volets et j'ouvre la porte et la fenêtre pour créer un petit courant d'air.

Mais dès que le couple et la fille arrivent, ils ferment soigneusement la porte et la fenêtre. Il fait terriblement chaud dans la pièce.
Dehors il y a des fêtards bruyants. Je dors peu et mal, et je dégouline de transpiration toute la nuit.