Même en marchant
Pendant mille ans,
Je n'y arriverai pas.
Même en volant
Plus vite que le vent,
Je n'y parviendrai pas.
Car la souffrance absurde
De milliers d'innocents
Tourbillonne autour de moi.
Sans cesse je vois
Ceux qui devraient être protégés de tout mal
Cueillir ces fleurs amères
Qui prolifèrent dans les cités humaines.
Ils ont crié et leur sort n'a pas changé,
Ils ont prié et n’ont entendu que silence,
Ils ont pleuré et le temps s'est écoulé.
À partir d'ici, je ne peux plus chanter.
Pourquoi chanter ? Pour quoi chanter ?
Je préférerais croupir dans leur prison
Qu'évoquer des étoiles dans des cieux creux.
Nos grandes idées ne sont qu'illusions !
Car à tout moment, quelque part,
C'est la nuit pour quelqu'un
Et je ne peux pas l'ignorer.
Ce monde absurde ne peut pas survivre.
Les jeunes se lèvent et ils l'accusent déjà.
Et je partage leur lutte
Contre un monde qui vénère l'argent
Et erre loin de ce qui épanouit.