De l'aube à l'aurore - Voie sans issue - Europe d'angoisse

Un monde à refaire

Gaz de Lacq


Marche donc, noire Europe et fais croître l'angoisse
Dans ce temps qui m'enlace et ce vent qui me glace !
Je vois des flammes rousses creuser un ciel noir
Et de vieux murs crouler, et je perds tout espoir.

Dans de grands labyrinthes, les autos klaxonnent
Et sur d'étroits trottoirs, les passants tourbillonnent.
Je vois des papillons qui virevoltent blancs
Autour de noirs grillons sous le couvert tremblant.

Je m'enlise dans l'asphalte d'un esprit qui meurt
Tandis que sur les monts m'appelle le bonheur.
C'est au lever du jour que j'ai pleuré, ami.
Captif de cauchemars, trop longtemps j'ai dormi.

Et toi qui marches loin, enfant des longs chemins
Par des pays sans fin qui me tendent les mains !
Je hurle ma détresse et suis triste à mourir
Dans ce lieu qui m'oppresse et me fait trop souffrir.

Francis Gielen