Myosotis
Liste des poèmes
Coin de rien
Printemps
Danse première
Tel un vol de mésanges
Feuille
Le monde entier
Poème de vie
Un petit oiseau
Oiseau
Quand j'écris la paix
Sortie est la mère
Papillon
L'eau ruisselle
Flûte
Un rien
Tout est compté
Pipeau
Goutte d'eau
Instant de bonheur
Pas grand chose
Tel l'enfant
Libérons-nous d'être
Mille joies
Un chant très simple
Je m'agenouille devant un coin de rien,
Une goutte d'eau, une goutte d'air,
Une étincelle de lumière
Et je disparais avec elle.
Comme je l'aime
Et ne voudrais vivre que d'elle !
Comme j'aime la vie qui m'est donnée
Et comme je voudrais mourir
Pour la vivre plus vraie encore.
Printemps d'amour,
Printemps de joie,
Printemps, toujours,
Pour nous flamboie.
Printemps, tout est pur,
Mille cris, nus, libres ;
Courrons vers l'azur,
Hurlons que tout vibre.
Éloignons-nous, oh oui,
D'une pensée austère
Qui nous montre la nuit
Et les cris de la terre !
N O N !
Riez, bouleaux,
Chantez, tarins,
Coulez, ruisseaux,
Printemps revient.
Danse première
Des yeux,
Claire lumière
Des cieux.
Errants de clarté,
Fontaines d'espoirs
Qui nous apportez
L'aube des grands soirs !
Lueur brillante
Des feux,
Prenons la sente
Vers eux.
Errance éternelle,
Qui vient égrener
L'heure fraternelle
Du chant qui renaît !
Oiseau vif,
Été,
Cri actif,
Clarté.
Tel un vol de mésanges,
Les enfants vont jouer
Et d'un clin d'œil nous vengent
De nos complexités.
Tel un pas de moineau
Notre cœur s'alourdit
Faute d'être un roseau
Durci par les nuits.
Tel l'œil malin du merle,
Notre esprit s'adoucit
Et devient une perle
Sertie dans un glacis.
Mais une feuille d'arbre,
De lumière et de verdure,
Vaut mille mots et dictionnaires,
Car elle est telle qu’elle est,
Pleine d'être et de vie,
Tandis que les mots restent vides.
Le monde entier vit d'une goutte d'eau,
D'une gouttelette sacrée
Qui brille dans le cœur de chacun.
Et l'enfant, dans sa joie,
S'émerveille de l'oiseau
Et découvre sa valeur.
Le cœur pur qui admire
Découvre
Son poème de vie
En lui-même.
Un petit oiseau
Qui chante en la nuit,
Un petit oiseau
Si sacré qu’il luit.
Oiseau, l'arbre qui te soutient
Est fier de tant de gloire.
Mais toi, tu t'envoles et le dédaignes,
Pie, bleu et blanche, qui emplis
Le ciel, le tronc et les feuilles.
Quand j'écris la paix,
J'ai peur qu'un oiseau s'envole,
Froissant ainsi la nuit de ses ailes.
Sortie, orties, toiser, storie,
Troie, tiers, trois, treis.
Sortie est la mère
D'où sont sortis les mots.
Orties, l'aînée, qui pique et brûle
Et envahit la campagne.
Toiser, le puîné, orgueilleux,
Qui peuple les villes.
Storie, la troisième, volubile,
Qui ne peut que caqueter.
Troie, la ville ancienne,
Héroïque et détruite.
Tiers, le tiers-monde,
Affamé et misérable.
Trois, le triangle infernal
Du bourreau, du martyr et du sauveur.
Treis, qui vante la Grèce
Et ses monuments et son art.
Si le seul mot sortie
Contient tant de richesses,
Quelle gloire qu'une langue !
Papillon dans la nuit
De ci de là encor,
Reflet d'un feuillet d'or
Qui éclaire aujourd'hui !
Nuit d’ombres sous la pluie
Brillante et argentée,
Où l’attrait d’une fée
Altère mon ennui !
Mon cœur vient à rêver
À la douce arrivée
De ton clair horizon,
Embellie et dansante,
Telle qu'en ma maison
La merveille m'enchante.
Qu'elle est belle
Et mystérieuse,
L'eau qui ruisselle
Sous le pont.
Elle court
Pleine d'étoiles
En longues bandes
D'eau claire et loyale.
Qu'elle est pure
Et vive,
L'eau qui ruisselle
Et chante
Sous le pont.
Je la prendrai dans la main
Et la jetterai dans le vent
Pour quelle éclaire la nuit
De mille gouttelettes brillantes.
Flûte légère,
Oiseau ;
Mélodieux mystère,
Ruisseau.
Danse en l'ardeur
D'été,
Signe d'un bonheur
Chanté.
Le vent vivant
T'élève,
Suis son pas rêvant
Sans trêve !
Je ne sais pas, un rien
Ou quelque chose comme
Une goutte d'eau
Qui resplendit,
Qui n'est qu'un reflet
D'un rayon de soleil.
Tout est compté
Jusqu'au moindre cri de l'arbre,
Tout est compté
Jusqu'au moindre son sacré.
Chante, pipeau,
Flûtiau d'appel,
Danse, charnel
Reflet de l'eau.
Le bois s'apaise
Au son lancé
Par cette braise
D'air irisé.
Pipeau, tu me dictes
La douce tristesse,
Pipeau, tu me dictes
Quelle est ma faiblesse.
Pipeau azuré,
Oiseau sans limite,
Bientôt je serai
Près de ton saint site.
Pipeau de la nuit
Que j'entends parfois,
Amer aujourd'hui
Et doux quelquefois.
Pipeau de la nuit,
L'horizon t'appelle
Et mon chant s'enfuit
Cueillant ta nouvelle.
Vert pipeau qui s'écoules
En un chant d’espoir,
Beau pinson qui roucoules
Et apprends à me voir !
Nouvelle triste et douce
Pour qui écoute l'air,
Frisson d'eau et de mousse
Pour mon cœur qui se perd.
La goutte d'eau est venue
Saluer les voix d'enfants,
Égayant le soleil
De larmes cristallines.
Des gouttes si fines
Qu'elles s'irradient
En claire variété
Pour l'éternité.
Instant de bonheur,
Merveille d'un rien,
Mon esprit ne voit
Que des rives bleues.
Il s'émerveille
D'un oiseau, oui,
D'un petit oiseau
Perché sur la haie,
D'un petit moineau.
Nous ne sommes pas grand-chose.
L'humilité donne sens à la simplicité.
Être vrai,
Être tel qu'on voudrait être,
Peut-être ne désire-t-on rien de plus ?
Peut-être est-ce le seul désir légitime ?
Claire, claire,
Tout brillant,
Tout lumière,
Tel l'enfant.
Nous sommes toujours faibles,
Imparfaits,
Faussés,
Incapables
Au vu des grands vents que nous nous inventons.
Libérons-nous d'être !
Chantons mille joies
Dans mille cités,
Dansons mille joies
Pour proclamer
La vérité.
J'aime un chant très simple,
Qui parle de paix et de vent,
Un air tout petit et tout humble.
Goutte d'eau, goutte d'or, goutte d'homme,
Que cela décrive l'enfance à jamais !
Car c'est une étoile, ce tout petit
Qui brille là-bas, au fond de la nuit.
Je voyage à travers le grand monde
Et je regarde tout autour de moi
Et je découvre un myosotis,
Tout petit, tout menu, tout humble,
Une petite fleur perdue dans le gazon,
Et je te donne tout,
Je m'abandonne à toi.