De l'aube à l'aurore - L'ermite et le pèlerin - Apinac (27 avril 2011)

Un monde à refaire

Cabo Fisterra

Apinac, 27 avril 2011

Saint-Anthème Je garde un bon souvenir de Saint-Anthème.

Mais comme tout pèlerin qui se respecte, je reprends la route.

Allée entre Sephos et l'Auzon Sur la crête, dans les bois, je progresse dans une belle allée bien tracée, très marchante, entre Sephos à l'ouest et la vallée du ruisseau d'Auzon à l'est.

Le chemin est bon, à l'exception d'un pénible boyau après Ferréol.

Caillebotis près du mont Fouet Peu avant le croisement de la route qui mène à la Chapelle-en-Lafaye, à hauteur du mont Fouet, je passe sur un caillebotis placé sur une tourbière très sèche.

Montarcher

Je fais une halte à Montarcher, un beau village sur la hauteur.

Je m'assieds sur un banc et je rumine.
La vérité tente-t-elle toujours de se substituer au réel ? Existerait-il une vérité « plus éthique », qui tenterait d'appréhender le réel sans tabou ? Peut-on échapper au désir de vouloir contrôler son environnement ?
Il s'agit de comparer la position dominante de celui qui prétend savoir « objectivement » et la position relative de celui qui milite pour une opinion particulière. En fait ils font la même chose, mais avec des moyens différents ! Le plus franc, le plus loyal et le plus sincère est le militant.

Je visite les lieux.

La fontaine de Montarcher La fontaine de Montarcher offre de l'eau potable aux pèlerins et aux randonneurs.

Je reprends la route.

Un peu plus bas, un panneau en bois indique « Montarcher » vers la droite et « La Chapelle » vers la gauche comme si j'étais sur le chemin qui va de la Chapelle-en-Lafaye à Montarcher. C'est une erreur, car je vais dans la direction des Granges.
Il faut dire que le tracé du GR dans Montarcher tient du labyrinthe, car il essaie de passer par toutes les curiosités du village.
Je ne tiens pas compte du panneau, je m'engage dans un bon sentier qui se dirige vers les Granges et peu après je retrouve les balises du GR 3.

Le sens de l'orientation importe plus que les panneaux et les balises. J'ai souvent cherché des chemins dans les bois, j'ai traversé pas mal de régions sauvages et j'ai acquis un bon sens de l'orientation.
Il m'arrive de prendre la direction que je crois bonne et de ne vérifier qu'ensuite si les balises confirment mon choix.

Le sentier vers Égarande est souvent pénible, avec des passages sur des éboulis et des traversées de gués. Ensuite la route vers Estivareilles est pierreuse avant de s'améliorer.

Initialement j'avais prévu de faire étape à Estivareilles.
Je ne regrette pas de ne pas l'avoir fait. La localité ne me plaît pas. Le GR évite le centre et emprunte un contournement, les voitures me frôlent, d'autres klaxonnent.
Il n'y a de banc nulle part. Le chemin longe un ruisseau brunâtre et puant, visiblement très pollué.

Je m'engage ensuite dans une petite route bitumée qui monte très fort jusqu'à un passage à niveau, dans la direction de Libercier.
Je m'arrête à la sortie du hameau et je repars assez vite.

Le chemin vers Serre monte fort et est très mauvais. Le balisage est limite. Le baliseur me semble un peu sadique, j'ai l'impression qu'il balade les randonneurs dans toutes les difficultés de sa région.

Le début de la descente est un chemin raide et glissant.
Pourquoi ne pas prendre la calme route bitumée qui va de Serre à Apinac, qui est nettement plus courte ?
Le chemin s'améliore en approchant d'Apinac.

L'épicerie du village est fermée l'après-midi et je me compose un petit repas avec des produits du boulanger.

La porte du centre d'hébergement est ouverte. Une affiche m'apprend que le secrétariat est au premier étage.
Visiblement des groupes d'enfants occupent les lieux, ils doivent être en balade en dépit du temps menaçant.

La responsable me montre mon lit.
La cuisine sera occupée par les groupes à six heures. Je lui dis que je mangerai à cinq heures, ce qui lui convient. Elle me dit encore que les groupes paient demi-pension et que la cuisine et la salle à manger sont pour eux.

Je m'installe, je prends ma douche, je nettoie mes socquettes, il en sort du jus de caliche suite aux mauvais chemins que j'ai dû emprunter. Je soigne mes pieds.

Dehors il souffle un vent de tempête, l'orage menace.

Leignecq D'ici je vois Leignecq sur sa butte, un village près duquel je passerai demain, du moins si je fais le grand tour.

En fait, je pourrais aussi passer à l'ouest de l'Andrable, ce qui m'éviterait de traverser la rivière deux fois.
J'irais à Chales par le Villard et les Arnauds en passant à l'est de Tiranges. C'est une solution plus raisonnable que de faire trente-quatre kilomètres avec de fortes descentes et de dures montées.
Par ailleurs, cela me tente de faire une étape difficile pour savoir si je tiendrai le coup.
Je reporte ma décision à demain matin.

À cinq heures je descends pour manger. Les groupes arrivent en même temps que moi et occupent les lieux. Leur responsable me dit qu'il a réservé la salle. Je quitte les lieux.
Un peu ennuyée, la responsable me conduit dans la cantine du personnel. Cela me convient, je suis au calme. Un peu plus loin cela braille et remue pas mal.

Je me lave les dents et je me couche. Il est six heures.

Le vent s'est calmé, il n'a pas plu, mais le ciel reste très chargé.