Presque rien
Liste des poèmes
Une dernière fois
J'écris sans cesse
Que mon chant jaillisse
Sommeil d'un enfant
Ils courent
Arches et enfant
Soleil clair
Joie des hommes
Tout est pur
Grandes personnes
Joie en mon cœur
Un souffle de vent
Humanité
Alouette
Planète
Notre être de chair
Sur la route du vrai
Contre les murs
Plage
L'enfance nous accuse
Réunir, être franc, loyal, ouvert,
Tel un enfant de onze ans.
Je désire ce qui me manque le plus.
Mes onze ans, oh, mes onze ans,
Où sont-ils partis ?
Quand les retrouverai-je ?
Voir ce grand fleuve clair,
Cette paix, ce grand calme,
Ce pleur toujours versé,
Cette quête de l'avenir.
Mon grand frère, l'enfant,
Viens danser avec moi,
Viens chanter avec moi
Une dernière fois !
J'écris sans cesse, je me répète,
Or j’aimerais écrire pour l'éternité.
Je voudrais qu'un matin, tous comprennent
Et que nous soyons tous heureux.
J'aimerais pouvoir chanter les enfants
D'une joie, d'un bonheur insensé ;
J'aimerais voir l'horizon se transformer.
J'aimerais pouvoir danser.
Vous, petits, réels de votre vie,
Goutte d'eau, goutte d'or, goutte d'homme,
Venez, soyez sacrés, heureux à jamais,
Qu'on établisse la paix !
Et si je dois souffrir et si je dois mourir,
Qu'en contrepartie, au moins l'un d'entre eux
Soit parfaitement heureux !
Que mon chant jaillisse
En gerbes de lumière,
En danses, en cris, en courses,
En verte enfance du monde !
Plus je grandis, plus je découvre,
Plus la vérité m'ouvre les yeux.
La voie est simple, claire et nue,
Elle est toute innocence.
Elle est un rayon de soleil
Surplombant les horreurs humaines,
Elle est le chant d’un ruisseau,
Elle est l'éternel balancement du vent.
Sommeil d'un enfant
Qui surpasse tout
Ce qu'on peut imaginer.
C'est l'heure où s'ouvre
Une grande ronde amie
De grâce, de beauté,
De paix, d'amour, de joie,
De justice et de candeur.
Figure endormie d'enfant,
Belle comme jeune fille !
Tous se sont donné rendez-vous
Sur ce front pur qui rêve,
Ces yeux doucement fermés,
Ce bonheur que rien ne trouble,
Ce corps tout entier reposé.
Découverte d'un autre monde,
Voilà ce que nous fûmes jadis !
Ils courent, ils jouent
Pleins d'intégrité,
Ils sont tout entier
Offrandes à la vie.
Leur âme est pleine,
Confiante et sûre,
Leur âme est une
Et simple et nue.
Jeunes cœurs innocents,
Quels sont ces yeux
Qui vous révèlent aux nôtres
Et qui nous parlent tant ?
Comme un arc-en-ciel
De clarté et de vie,
De cris dans la rue
Et de simple bonheur !
Arches et paraboles sans fin,
Qui sans cesse tombent pour renaître.
Arches des jours et des heures,
Arches qui ne sont qu'une,
Une parfaite, une cyclique,
Une qui est universel parcours.
Arche de couleur, arche sous laquelle
Un enfant vient s'asseoir et s'étonne
De ce qui est et de ce qui devient
Et d'un sourire et d'un oiseau,
Oui, un oiseau malgré la pluie.
Un enfant assis sous l'arche,
Un enfant de paix et de merveille,
Seul uni blanc, tout pur et tout grand.
Un enfant malgré la grisaille,
Un enfant qui souffre et qui pleure,
Un enfant qui appelle au bonheur
Et ne dit plus rien. – Silence !
Tout a été dit et tout est.
Un soleil clair dans un ciel terne
Illumine la course d'un enfant
Court vêtu dans la blanche gelée
Et rayonnant de joie et de vigueur
Alors que c'est l'hiver, la morte-saison
De la cour de l'école au lointain horizon.
Les cris d'un gamin annoncent le printemps
Sur les flaques gelées et sous les arbres nus.
Ainsi, là où règnent tristesse et ennui
Danse parfois une étincelle de vie,
Une flammèche chaude dans le corps,
Un visage franc, un rire enfantin.
Joie des hommes pensifs,
Joie lourde de souffrance,
Joie intense et secrète
Comme braise d'automne.
Joie des enfants du printemps,
Riant, jouant, courant,
Espérant ardemment
Un bonheur toujours plus grand.
Joie simple, proche et fidèle,
Profonde comme la mer
Qui envahit le cœur
Des enfants de la terre.
Même en plein hiver,
Quand la neige tombe drue
Dans la nuit froide et glacée,
Joie est flamme d'été,
Un brasier dans la poitrine
Qui efface l'ennui,
Qui éclaire la nuit
Dans le matin qui se lève.
Tout est pur comme l'azur,
Tout est vent comme l'enfant
Lorsqu'un souffle chaud vient sur toi
Et simplement tu le reçois.
Tout est droit comme ta foi,
Tout est clair comme ta chair
Quand tu cherches la vérité
Dans ton cœur et ta cité.
Tous ces royaumes vivent de chants.
L'enfant les mène au sommet du ciel,
Mais ils retournent dans les ravins
Qui sont leurs orgues aux cris trop grands.
Ils imitent les grandes personnes
Dans un monde dont ils ignorent
La fin, le but, le sens, la forme et le cri.
Ils veulent, ils croient
Pouvoir atteindre le ciel
En étendant leurs ailes fraîches, neuves
De leur mieux.
Quel ciel sinon le vide ?
Quelle étoile les guide ?
Sur quoi peuvent-ils prendre pied ?
Trop d'ombres les guettent
Et vont les terrifier.
Alors viendra l'échec, la chute sans rémission.
Ils regretteront leur vie passée
Au nid, au chaud, au sûr, mais au faux !
Ils subiront l'échec et survivront quand même.
Comment faire autrement ?
Ils traiteront, ils s'arrangeront,
Ils s'adapteront, ils s'aigriront
Et ils mourront, tristes et inaccomplis !
Leur combat vise l'infini,
L'infini existe, mais pas là où ils le cherchent.
Leur seule erreur est l'illusion.
Mais les voici soudain lucides !
Les voici joyeux et tout lumière
Comme des enfants devant leur destin !
C'est fini, je m'envole
D'ici bas pour toujours
Et je danse et je chante,
La forêt silencieuse.
Je ne cesse de rire.
C'est la joie en mon cœur,
Éternelle et sans peur
Qui me tombe du ciel.
Un souffle de vent,
Un rayon de soleil,
Un presque rien
Racontent la vie,
La seule qui existe,
Celle des enfants.
De la tête aux pieds,
De l'âme à l'esprit,
Nous ne sommes que chair,
Assemblage merveilleux
De milliards de cellules,
De bactéries et de virus.
Et rien de plus !
L'enfant le sait,
Qui joue et qui danse,
Qui court et qui chante,
Qui vit simplement
Au jour le jour.
L'enfant prend l'eau entre les mains
Et la laisse tomber goutte à goutte,
Perles de lumière issues des doigts
D'humanité.
Eau de feu, tu commences à vivre
Dans la lumière de l'aurore,
Eau primordiale dont nous sommes nés
Humanité.
Comment pouvons-nous ignorer ce geste,
Troubler l'eau par nos passions,
Polluer l'eau par nos usines
Et rompre ainsi le lien qui nous fit
Humanité ?
Rien qu'un cri d'oiseau,
Un trille haut dans le ciel,
Une alouette chante
La beauté des champs.
L'enfant regarde l'oiseau
Et s'émerveille de son vol,
Du ciel bleu de printemps
Et des premières pousses
Tandis que les grands
Manœuvrent leurs machines,
Construisent leurs usines
Et discutent des prix,
Tandis que les grands
Exploitent la planète,
Polluent air, terre et eau
Et comptent leurs sous.
Nous vivons d'hivers pensés
Aux lourdeurs de nos idées,
Aux grandeurs de nos folies,
Au culte de l'argent,
À la destruction de la nature
Et à la souffrance de la planète.
Les enfants vivent d'étés chantants
La légèreté de leurs pieds nus,
L'ingénuité de leurs sottises,
Leur besoin de bonheur,
Leur découverte de la vie
Et l'avenir de la planète.
Notre être de chair redoute la vérité,
Il a les yeux ternes des vendeurs de mensonge.
Il a peur d'apprendre qu'il n'est que suppôt
De hasard et de nécessité, et rien de plus !
Il se veut roi, il se prétend dieu, il se dit démiurge
Et comme il n'est qu'un mauvais bricoleur,
Il détruit sa planète pour accumuler cet argent
Qui n'est qu'une convention sans valeur.
L'enfant d'été est un chercheur de vérités,
Il a les yeux vifs de celui qui s'émerveille.
Il veut savoir qui il est, d'où il vient,
Du hasard et de la nécessité, et cela suffit.
Il ruisselle comme l'eau, chante comme l'oiseau
Et comme il est grand explorateur,
Il danse et court de merveille en merveille
Dans son jardin qui est son grand bonheur.
Sur la route du vrai, les pas droits inscriront sur le ciel :
« Il n'est ni peuple ni race,
« Il n'est que billevesées humaines. »
Alors un grand fracas brisera le ciel en deux
Et l'enfant paraîtra, source de nouvelles clartés,
Pour abattre nos faux dieux.
« Notre être de chair redoute la vérité ;
« Il a les yeux ternes.
« Car il n'est ni peuple ni race… »
Contre tout, contre les murs
Qu'on croit forts, qui nous trompent,
Contre nos liens, je demande
Qu'une voix vienne rompre
Nos illusions.
C'est un cœur, c'est une âme,
Enfantine et tout soleil,
Pleine d'espoir et de vie,
Et d'ardeur et de sang,
Qui triomphe.
C'est un beau cri sans fin,
La voix toute puissante
De demain qui résonne
Et ne trompe personne,
Écoutons !
Voici la mer du Nord qui résonne
Sur la plage où ne vient plus personne,
Qui sonne et qui résonne et qui clame
La source de la terre et de l'âme.
Voici les premiers cris de l'été,
Le premier suppôt d'humanité
Plein de rires, d'amour et d'ardeur,
Qui répand le sable avec vigueur.
L'enfant qui vit dans l'éternité
Court et joue en simple créature
Dans l'eau, la plage et la vérité.
Les riches, les retors et les brutes
Vont fuir, serrant contre eux leur ordure,
Car l'enfant vient du pays des huttes.
L'enfance nous accuse
De ses yeux plantés droit
Et tout purs et sans ruse,
Vrais d'une seule loi.
L'azur se moque bien
De nos chants vaniteux,
Il nous montre les cieux
Pour nous narguer de loin.
La nature est en nous.
Contemplons sa grandeur
Dans le corps et le cœur !
Mettons-nous à genoux !