Cris d'enfants
Liste des poèmes
Ruée solaire
Salut à la nature
Toute vie
Encore temps
Ciel de mer
Train du volcan
Éclat de voix
Plus chantante
Icône
Chœur triomphant
Comptines
Vis, soleil
Joie sans fin
Joie blonde
Note simple
Rire premier
Êtres riants
Œil fragile
Yeux d'enfant
Triste complainte
Sans fond ni tain
Appel ardent
Yeux d'enfants
De grands yeux
Là ce fut la ruée
Des rayons de soleil,
Là monta la nuée,
Des oiseaux de l'éveil
Quand au loin je montais
Aux pays infinis,
Quand au loin je chantais
Des mondes aplanis.
Je vis la tour des lueurs
Qui croissait, vertigineuse,
Dans les cris de cent bonheurs
De mille âmes généreuses.
Elle sifflait les hurle-vents
Et couvrait toutes les terres
Dans les grands chants de mille enfants
Éclatant de cent tonnerres.
Et je vivais dans les étoiles
Qui se confiaient au grand chant d’août,
Fendant la mer à toutes voiles,
Exalté par un chant si doux !
C'est un salut à la nature,
Un hommage à l'éternité,
Car c'est le cri d'une âme pure,
La chanson d'un premier été.
Toute vie en toi, petit,
Parle, crie et rit.
Dis-moi ta force
De tout aimer
À cent pour cent.
Crie-moi ta joie,
Ton secret de vie
Afin que tout change
Et devienne lumière !
Enfants,
Il est encore temps
De crier à tout cœur
Combien vous êtes grands,
Combien vit votre ardeur.
Enfants,
Quel est votre courage
Pour oser affronter
Le monde et son mirage
Et chercher la clarté ?
Enfants,
Fidèles et loyaux,
Dites pourquoi le temps
Chasse de vous le beau
Et tout ce qui est grand !
Enfants,
Purs et simples de cœur,
Chantez, riez ! La joie
A raison ; le bonheur
De tout cœur est la voie.
Enfants, dans votre chant
Se trouve un ciel de mer
Qui, par-delà le vent,
Nous enseigne à voir clair.
C'est le train d'une gare
Qui surgit d'un volcan,
Le cri d'une fanfare
Plus puissant qu'ouragan.
L'innocence première
Qui ignore comment,
L'arc-en-ciel de lumière,
Le chant du firmament.
D'un éclat de voix
Plus dur que la roche,
Plus grand que les monts
De l'été,
Qui se fracasse
D'un son égal aux ruisseaux,
De la douceur de la neige
Et des nuages,
Qui se brise en fontaine,
Claire cascade, belle
Du chant du glacier
De l'azur.
Sur la mer d'étoiles,
Reflet du ciel argenté
Plein des mille lueurs
Des navires.
L'enfant a lancé un cri
D'innocence rempli,
Nouveau, géant, sans fin,
Pèlerin,
Qui éclate en rayons
Brillants comme l'or
Qui roule dans l'eau claire
De la source.
Plus chantante qu'un vent doux
Qui annonce un jour de liesse,
Qui éclaire le ciel d'août,
Qui éloigne la tristesse !
L'icône est un enfant songeur
Dont le front reluit d'un matin
Qui nous parle de la rumeur
D'un monde secret et lointain.
L'icône est pure en cette ardeur
Qui n'a pour attributs sincères
Que sa beauté, que sa grandeur,
Que son regard plein de lumière.
Les cris de la terre
Et les joies d'enfant
Dans le ciel de pierre
Sont un chœur triomphant.
Comptines
Enfantines
Dans la rue
Tout jouant
Tout chantant
Tout rêvant
Clair et franc
Joie de mai.
Vis, soleil, sois vif,
Cours et crie très haut,
Vole haut sur l'if,
Illumine l'eau !
Crie « Camail » et joue,
Fou d'amour et d'or,
Vent claquant partout,
Fou d'un bel accord !
Cours dans le ruisseau,
Vis, et nage, et ris,
Vif et clair oiseau
Qui vole à midi !
Chante et ris, naïf,
Pur, candide et clair,
Écureuil tout vif,
Colibri de l'air !
Joie sans fin
Près d'éclater,
Neuf matin,
Éternité !
Toute l'aire hurle
De joie,
Ta voie
Est dévoilée.
Bonheur
Est complet,
Confions-nous
En l'avenir.
Joie frémissante,
Étincelante
D'or et de beauté
Et d'amour.
Joie blonde du soleil
Dans les cheveux riants,
Joie des flammes criant
L'ardeur en plein éveil.
Joie volant sur la plaine,
Sur l'herbe verte et pure,
Joie du vent qui rassure
Les pics à perdre haleine.
Joie par qui les douceurs
Brillent comme un joyau,
Joie que chante l'oiseau
Devant un vol de fleurs.
Joie pure et enfantine
Dans notre âme solide,
Vivant d'une eau sans ride,
Joie libre et cristalline.
Note simple dans l'évidence,
Transparente d'être tout,
Voilà le sommet, voilà la montagne,
Le lieu où tu jubiles de vivre !
Enfant, je me penche et j'écoute
Et ta joie fait du monde une aurore.
Enfant, mon espoir sur ma route
Et ta joie fait du monde un espoir.
Souffrants, égarés, désemparés,
Errants, reprenez courage,
Car l'enfant RIT de bonheur.
Mais un rire premier, un rire d'enfant
Vient rouler bien plus loin que lui
Et danse de joie et fonce et nous ouvre
Toute l'immensité étoilée.
Et tel le tonnerre, le voilà qui déferle
Et suscite partout la crainte ;
Mais n'ayons pas peur !
Ce rire est le contraire de l'orage,
Il naît plus fort encore,
Car c'est l'enfant qui rit à gorge déployée.
Rire des êtres joyeux,
Joie des êtres riants,
Vivants et clairs et simples
Comme des flammes et de l'eau,
Force et pureté.
Droiture de leur regard,
Regard riant et malice,
Et… paix du monde
Pour celui qui peut dépasser
Toutes ces ombres
Qui menacent leur vie.
Etres riants, source de joie,
Demain, quand vous serez grands,
Tout sera bien différent.
Vous serez la mort dans l'âme
Et les pleurs dans les yeux
Et la nuit dans l'esprit.
Vous n'en saurez pas les raisons
Mais peut-être chanterez-vous
Tout comme moi :
« Joie des êtres riants,
« Vivants et clairs et simples
« Comme des flammes et de l'eau ! »
Œil si fragile,
Inquiet de tout voir,
Question et espoir,
Avenir fertile.
Car ton œil innocent
Nous pose sans détours
Les questions qui toujours
Brûlent dans notre sang.
Ton œil est plein d'ardeur,
Ton œil qui veut comprendre
Nos questions et nos peurs,
Notre vie et sa cendre.
Mais tu ne comprends pas,
Ton domaine est entier
Et trace un clair sentier
Loin de nos tristes pas.
Absolu, plus loin que l'azur
Et plus loin que nos pauvres chants,
Ton cri résonne, simple et pur,
Du chant de tous les innocents !
Yeux d'enfant
Ardemment profonds
D'un appel pur
Intensément,
Cimes blanches,
Mers turquoises,
Ciels d'azur,
Joyaux noirs,
Appel qui nous parle
D'un monde nouveau
Plein de l'amour
Et de la vérité,
Yeux d'enfant,
Petit enfant,
Petit profond,
Appel nouveau.
Des yeux d'enfants écoutent
La triste complainte de la terre.
Ils désirent la bonté,
La justice et la vérité.
Innocents aux yeux clairs,
Francs et loyaux, droits vers la lumière,
Rien ne les arrête,
Ni nos idées, ni nos paroles,
Ni nos actes, ni nos folies.
Ils vont droit au cœur comme des flèches
Et font de nous des êtres vrais.
Yeux d'enfant sans fond ni tain
D'une nuance vraie infiniment.
Yeux d'enfant pleins des reflets
De l'âme vraie entièrement.
Yeux d'enfant, appel à l'amour
De l'être vrai humainement.
Yeux d'enfant, eau profonde où vit
Notre espoir vrai éternellement.
Yeux pleins
D'un appel ardent au ciel entier,
Yeux tout entier justifiés,
Profondeur de l'âme qui vient nous éveiller
Yeux d'appel, fous et grands,
Silence pénétrant, souffle évoquant l'éternité.
Force convaincante des yeux ardents
Qui nous font revivre,
Qui labourent la terre et retournent la mer
Et font du ciel et du soleil un seul cri tout puissant.
Yeux d'enfants simplement réels
Purs et transparents, visage familier.
Mais du fond du silence, ce cri, cet appel pressant
Va modifier nos idées et nous transformer tout entier.
Ces yeux vont crier, ils ont une vie secrète,
Intense et profonde, heureuse et soudaine,
Jaillissante cent fois, bouleversante toujours.
De grands yeux d'enfant
Regardent, brillants,
La haute clarté
De la vérité.
De grands yeux d'enfant
Écoutent le chant
Toujours répété
De l'éternité.
De grands yeux d'enfant
Hument l'air du temps
Dans l'âpre cité
Où tout est compté.
De grands yeux d'enfant
Sentent les grands vents
Qui ont apporté
Un air de liberté.
Ces grands yeux d'enfant
Dessinent, riants,
La voie de l'été
Pour la partager.