Gérard Manset - Banlieue nord

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Gérard Manset

Banlieue nord

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On passe au pied d’une grande cheminée
De brique et de pierre.
La pluie la neige se sont mises à tomber
Sur les manteaux d’hiver.
Plus moyen de voir autre chose que la misère
Dans cette ville de bazars et de parkings déserts !
Les enfants des îles qui dansent sous la lumière
Sous la grande lumière

Reviennent
Traîner le long des épaves
Les chevelures sans foulard
Des filles grandies trop tard
Qui s’endormaient sur le sol
Dans les caves, les entresols,
Revivant toujours l’histoire
Prises par les gamins du square.

Mon dieu, montrez-vous quand même
Les jour de communion, les baptêmes !
Bénissez les robes blanches
Que les souillures un jour balaieront
Comme une avalanche,
Que les souillures un jour balaieront
Comme une avalanche !

On passe au pied d’une grande tour carrée
Avec ses miradors.
La pluie, la neige, la sciure sur le pavé,
On y pense encore.
C’est là qu’on a vécu et de toutes manières,
Les enfants des îles, c’était tous nos frères.
Qu’on le veuille ou non, on peut plus s’en défaire
Sous la grande lumière
Des parkings déserts

Reviennent
Comme des chats tombés d’une gouttière
Les visages tristes et sans paupières
Des enfants qui jettent des pierres.

Mon dieu, montrez-vous quand même !
Bénissez les robes blanches
Que les souillures un jour balaieront
Comme une avalanche,
Que les souillures un jour balaieront
Comme une avalanche !

Et la nuit, dans les draps,
La seule chose qu’on veut pas
Et qu’on craigne encore
Et qui nous glace d’effroi,
C’est banlieue nord.
On a beau tout faire,
Quand on remue la terre,
Ça bouge encore.
C’était banlieue nord
Et ça saigne encore.

Et la nuit, dans les draps,
La seule chose qu’on veut pas
Et qu’on craigne encore
Et qui nous glace d’effroi,
C’est banlieue nord.
On a beau tout faire,
Quand on remue la terre,
Ça bouge encore.
C’était banlieue nord
Et ça saigne encore.

C’était banlieue nord...

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