J'aimerais taire ma peine, mais déjà la tristesse s'empare de moi.
Au nom de quoi désole-t-on des terres où pleurent les enfants ?
Quand je vois le monde moderne mécanisé, ces passants affairés qui courbent l'échine,
Derrière ma fenêtre le ciel se voile et s'éteint le soleil dans les rues organisées.
Petits et grands robots qui parcourez la ville, pouvez-vous entendre un chant d'enfant ?
Où sont vos espoirs, métropoles ? Ne sont-ils que slogans et cris publicitaires ?
Amère ironie, mégalopoles, de réduire la poésie à du vendable !
Amère ironie que votre survivance !
Je vois un monde hiérarchisé quadrillé de droites allées,
Où des hommes socialisés ne voient que noirceur devant eux.
Je vois des chaussées barrées de noirs piliers,
Des artères embouteillées par des voitures et des camions
Et des voies de chemin de fer encombrées à l'infini.
Et pourquoi donc, nous les poètes pérégrins sommes-nous hors du monde ?
Amis, vivons dans l'éternité !
Le monde est à refaire. Allons-y, et sourire en avant !
Regardons le vol d'un épervier croiser le secret des nuages !
Allons conquérir la terre ! Crions à travers les cieux et que la joie nous exalte !
Voici la cité neuve à bâtir ! Crions, amis, marchons !