Danses
Liste des poèmes
Valse légère
Danse légère
Roulons dans les prairies
Sur le gazon
Folle gambade
De folle exubérance
Les petits
Mon lourd cerveau
Comme un tam-tam
Tam-tams clairs
Cette danse
Danses sauvages
Dru, le rythme s'élève
Danse africaine
Dansez, forêts lointaines
Tremblements de puissance
Chanter sans m'arrêter
J'ai dansé comme un fou
Danse, forme légère
Un tambour a frôlé
Et je danse plus grand
Et maintenant
Danse, valse légère,
Danse, valse d'enfants,
C'est toujours le repère
De tant de pas ardents.
Que la flamme aussi danse,
Vive joie en nos cœurs
Pour que brille l'enfance
En des feux de couleurs.
Lumière inégalée
De mon âme enflammée.
Car pour qui les entend,
Les enfants sont d'ardeur
Mais quand la nuit s'étend
Disparaît leur vigueur.
Et le soleil viendra
Leur chanter le matin
Et ce cri leur mettra
Les mains entre ses mains.
Je chanterai leur danse légère,
Innocente, insouciante et entière,
Seul uni blanc, brindilles aux vents
Si loin des bavards et des savants.
Roulons, roulons-nous
Dans les prairies,
Chantons, chantons
La saison fleurie,
Crions,
Jouons,
Rions
La joie de vie !
Qu'il est gai
De rouler sur le gazon,
De courir, de jouer,
De cabrioler
Sur les prairies
Dorées par le soleil !
Folle gambade
Dans le matin,
La promenade
De trois gamins
Jouant, criant
Et qui galopent
Tout en riant
Et s'enveloppent
De grands mystères,
Plus astucieux
Que des panthères,
Plus malicieux
Que trois souris,
Plus importants
Que trois Paris
Et tous les temps.
De folle exubérance,
D'un grand bond sur le mur,
Les cris de l'enfance
Sont clins d'œil au futur.
Ils courent, tout heureux
De la vie qui les fête,
Ils ne sont plus que jeux
Des orteils à la tête.
Leur cœur est une flamme,
Rien n'arrête leur joie ;
Leur corps est une lame,
Les voilà qui guerroient !
Car ils oublient leurs peines
Et sourient au soleil,
Ils courent à perdre haleine
Et se croient éternels.
Leurs émois sont les nôtres.
Pour peu que nous vivions,
Une clarté toute autre
Anime nos passions.
Les petits, pour nous rajeunir la tête,
Vont grimper sur l'échelle de l'horizon,
Allumer les feux, inaugurer la fête
Et souffler un vent neuf dans nos maisons.
Le soleil sera joie, l'azur sera bonheur,
Tout sera calme et paix et nous serons tous vrais,
L'amour rayonnera, clair et pur en nos cœurs,
Nous ne comprendrons pas ces événements, mais
Ce sont les petits qui dansent
Et des cristaux de rivière,
Ce sont les cris de l'enfance
Et des torrents de lumière.
Mon lourd cerveau bientôt me quitte
Et mon corps danse sans limite.
Je deviens pareil à ma danse
Qui me prend des pieds à la tête,
Je suis un enfant qui balance
Aux mille soleils de la fête.
Mon clair chemin n'a plus besoin
De ses hâleurs, il vogue au loin.
Mon esprit bat comme un tam-tam.
J'ai mis un tam-tam entre les genoux et il bat sans arrêt,
Il envahit les fleuves, les plaines et la forêt.
Les gens dansent sans cesse sous son rythme envoûtant
Qui tantôt devient sourd tantôt revient haletant.
Les monts et les vaux balancent au même son
Et dans mon cerveau raisonne un diapason.
Il est des tam-tams clairs
Qui font vibrer les airs,
Qui tremblent quand nos pieds
Poussièrent les sentiers.
Rythme rapide,
Le vent s'élève,
Remplit le vide,
Chasse le rêve.
Et qui deviennent lourds
Quand la pensée s'affaise,
Emplissant d'un malaise
Notre corps et nos jours.
Le rythme est plein,
Masse et matière,
Tendu, lointain,
Dense faîtière.
Son tempo obsédant
Sourd de faune et de flore
Des plus sauvages temps,
Dansons jusqu'à l'aurore !
Le rythme danse,
Battent nos pas ;
Retour, présence
Toujours est là.
Cette danse valse sans cesse
Comme l'enfance et les idées,
Entraînant des flots de sagesse
Engrangés au cours des années.
Les danses sauvages
Scandent les forêts
Anciennes et sages
Qui sont nos portraits.
Toute la nuit chante
Et danse au même son,
Elle devient démente
Et dément toute raison.
On la calcule froidement
Tandis que repose l'esprit ;
Elle revient encor, rythmant
Ce chant claquant à l'infini.
Puis lourd
Et plein de mystère,
Embrasse la terre
Et balance toujours.
Nos pieds
Tremblent à ce cri,
Se placent précis
Fiers éclats de sentiers.
Matière
De toute harmonie ;
Confions notre vie
À ce son, toute entière !
Dru, le rythme s'élève
Sans cesse vers le ciel.
Il tourne, le tam-tam,
Et le son recommence
Et soudain il entrouvre
Quelque sens plus profond.
Il s'abaisse et nous chante
La clarté du moment,
Nous vivons de sa vie
Sans arrêt revenant,
Nous battons la mesure,
Nous danserons toujours.
C'est toi qui m'appris la danse sauvage,
Là où l'esprit s'éprend d'un rêve humain,
Là où le cerveau vit, crie et domine
La plaine, la forêt et la montagne,
Mélopée lourde, latente, lascive,
Caravane au sol chaud et bien aimé,
Dense danse africaine, loin du Nord,
Qui mets à nu le corps et la nature,
La terre ouverte et la pleine aventure.
Dansez, forêts lointaines !
Vos rythmes battent la fête d'une chair libre,
La joie danse dans l'air éclatant de la colline.
Danse éternellement recommencée sur un tempo toujours plus fort,
Oubli des temps, oubli des lieux, qui ne s'arrête qu'à la mort.
D'un pied qui s'élance à la conquête des chemins,
D'une étreinte soudaine qui nous berce sans fin,
Monte !
Éclate en triomphe dans la vibration de l'oubli de tout !
Tremblements de puissance en l'âme alertée,
Pas rapides, pas de présence, qui vibrent sans arrêt,
Danse fervente, brûlant d'un feu éternel,
Âme, notre âme,
Comme mille cris chantent en nous,
Comme mille villes dansent en nous,
Comme mille bruits, étoiles, odeurs,
Comme des rues et des cités viennent danser,
Comme un empire sans cesse emporté vers l'infini.
Ami, viens danser ta danse sauvage
Qui crie que l'être humain est faible,
Qui fait frémir ses craintes et ses joies,
Qui invente Dieu et prie en silence,
Viens danser comme un enfant !
Je veux chanter sans m'arrêter,
M'arracher aux branches des arbres,
Conquérir l'horizon d'été
Et bâtir un palais de marbres.
Et là je danserai sans cesse
Une gigue forte et nouvelle
Et ma vigueur et ma jeunesse
Deviendront joie universelle.
Je crierai mon amour,
Je chanterai mon cœur,
Je bâtirai la tour
Du pays du bonheur.
J'ai dansé comme un fou
Dans le pré plein soleil ;
Tout dansait tout autour,
Et chantait mon refrain.
J'ai dansé comme un fou,
Je voguais dans la joie
Et l'ardeur de ma danse
M'a rendu conquérant.
J'ai dansé comme un fou
Pour unir tous les gens
Et danser avec eux
Jour et nuit comme un fou.
Danse, forme légère,
Discrète et passagère,
Chante, ruisseau limpide,
Si vif et si rapide,
Danse, flamme ardente,
Vibrante et trépidante,
Chante, pinson des cieux,
Altier régal des yeux !
Un tambour a frôlé les murs de la cité
Et le vent a cessé d'étaler ses souffrances,
L'univers a frémi sur son socle d'errances
Et seul et pur un cri vers le ciel est monté.
C'est un ruisseau d'espérance,
Muses et nymphes des nues,
Qui dévalent dans les rues
Pour clamer la délivrance.
Cette folle innocence
A défait les symptômes,
A chassé les fantômes
Et n’a laissé que danses.
Toute chair est cadence,
Toute voix est chanson,
Le monde à l'unisson
N'est plus que chant et danse.
Et je danse moins fort et je danse plus grand,
Car le chant de l'Europe s'annonce déchirant.
Du volcan des tambours jaillira la rumeur,
La terre s'arquera et vibrera de peur.
Que valse la planète ! Que changent les temps !
Que nous importe un monde terne et rebutant !
Le ciel s'effondre au sol ? Dansons à l'infini !
Répandons notre espoir d’un siècle rajeuni !
Et maintenant que grâce au pèlerin
Ma danse est plus douce et mon chant plus fin
Et ma sente plus large et plus profonde,
Je peux vibrer comme vibre le monde.
Je peux lancer ma fougue à l'assaut des cités
Et crier et chanter sans fin l'éternité.
Elle est transe, elle est vaste, elle est vie en mon corps,
Elle exulte mes vers toujours plus vite et fort…
STOP !
Elle renaît plus douce
Et se veut enfantine.
Les tam-tams hantent la forêt
Et mon cœur se livre à leur chant.
Et je balance à leur rythme
Sans arrêt comme un jonc
De plus en plus vite et d'un coup
Tout tournoie et virevolte à l’infini.
Et la transe reprend
Et la folie avec,
La ronde tourbillonne...
Je ne peux plus la décrire.