Vois l’enfant et son pas s’accrocher aux tombeaux
Et son œil se noircir face aux plaintes brutales
Du vent et du fouet qui balafre en lambeaux
Les Jésus sans espoir des sinistres tombales.
Vois la pluie étaler son visage glacé
Sur cet être imbibé de rêves inutiles,
Sur ce corps dont le cri malade est harassé
Sur ce cœur affolé de démarches fébriles.
Mais l’enfant doit marcher quand même de tombe en
Tombe en tombe ardemment, sans atteindre l’azur,
Le matin et la joie éclatantes d’or pur.
Mais l’enfant doit errer quand même de tombe en
Tombe en tombe, abruti, affolant feu follet
Dans la grêle des vents, dans l’absurde ballet.