Cri lancé
Liste des poèmes
Decrescendo
Injustice
Gouffre
Que chantez-vous ?
Va
Un cri
Nuclear disarmament
La nuit s'étend
Tache de sang
Pleurer
Douleur et lames
Tristesse
Dolor eximius
Ismaël
Je suis
Larmes de sang
Cette race
Pouvoir dire
Cœur trop grand
Lancer le cri
Avec
Seul et plein en l’arbre,
Seul et plein prélude,
Un grand cri de marbre
Plaint la solitude.
Je ne suis que seul.
À quoi bon pleurer ?
Mort est mon filleul,
L’enfant adoré.
La terre est injustice,
La guerre est maléfice.
Un rien aura suffi
À en rompre le fil.
Pleurer pour qui, pour quoi ?
Absurde est mon destin !
Pourquoi moi ? Pourquoi toi ?
Absurde baratin !
Je suis seul et vois les heures passer
Comme une chevauchée au crépuscule,
Je suis un cri solitaire et tremblant
Et l’eau passe sous mon vieux pont croulant
Rongé, usé par les flots de la guerre.
Tant que je vivrai, je tiendrai naguère.
Bonheur, joie, idéal sont dérisoires
Je m'en moque dans les cris de mes larmes.
Peu de gens comprennent cette paix noire
Qui nous perce le cœur et nous désarme.
Car j’ai trop souffert pour pouvoir pleurer,
J’ai trop souffert pour pouvoir y penser.
Je ne comprends pas pourquoi tant d'argent
Qui pourrait sortir tant de pauvres gens
De la soif, de la faim, de la misère
Coule à flots dans les mains des milliardaires.
Je ne comprends pas pourquoi tant de haines
Martyrisent des enfants aux abois
Au nom de la race, au nom de la foi,
Au nom des foules d'errances humaines.
De l'arène antique au preneur d'otage,
Pourra-t-on jamais stopper l'engrenage
Des rêveurs, des soudards et des immondes
Qui veulent pouvoir façonner le monde ?
Faut-il mourir ou vivre avec tant de chagrin ?
Faut-il mourir ou vivre en étant moins que rien ?
Comment on se délivre avec tant de chagrin ?
Mais moi je me délivre en me livrant au bien.
Par le vent qui s'engouffre
Sur la plaine qui meurt,
Par l'enfant du bonheur
Qui sanglote et qui souffre,
Par l'arbre de la sente
Qui déjà s'est éteint,
Par la voix du destin
Qui devient gémissante,
Par le feu de la joie
Dont l'ardeur s'est éteinte,
Par une belle empreinte
Qui attire et fourvoie,
Par l'ocre d'un chemin
Qui emmène à l'abîme,
Par les yeux de la cime
Qui sont sans lendemain,
Par la longue tristesse
Qui s'empare de l'âme
Jusqu'au fossé infâme
Qui mène à la détresse
Tandis que noir je souffre
Au milieu des tourments
Parmi les sombres vents
Qui emplissent mon gouffre.
Ô collines des cieux,
Que chantez-vous ce soir ?
Tant de douleurs ! Mes yeux
Ne veulent plus les voir.
Ce chemin trop pénible
Et ma tête sanglante
Rendent inaudible
L'enfant qui se lamente.
Village infortuné,
Humains dans la douleur,
Espoir déjà mort-né,
Vents glacés des rigueurs.
Jamais plus le bonheur
En moi ne chantera
Tant qu'ici ou ailleurs
Le malheur sévira.
À l'appel de souffrance,
Partage ta douleur !
Romps le triste silence
Qui t'empoigne le cœur !
Mon ami, tu t'éloignes
Des petits si tu veux
Dominer les montagnes
Et régner sur les cieux.
Tout ce qui fait qu’il est un cri
Auquel il faut répondre,
Tout ce qui fait qu’il est la nuit
Dans un autre monde,
Tout ce qui fait que pleure un gosse
Hors de notre maison,
Tout ce qui fait que règne la peur
Par delà l’horizon
Réclame de nous
Et notre sang
Et notre vie
Et notre cœur
Et notre goutte d’or.
Les chants des déshérités se répètent d'âge en âge,
Je souhaite les chanter avec eux.
Eux et la terre, tous deux, tôt ou tard,
Seront déchargés de leur peine.
Amis, c'est ici-bas que nous vivons
Et pas ailleurs !
Avançons, n'ayons de crainte,
Car le jour de la paix viendra aussi.
Hors des champs de souffrance
Aimons tout, aimons bien
Et simplement soyons là !
Et quand nous mourrons, serrons dans nos mains
Cette enne et ce dé du sémaphore
Chers aux pacifistes
Et qu'on appelle le symbole de la paix !
La nuit s'étend
Sur la terre
Apeurée,
Mon cœur entend
La misère
Éplorée.
L'horizon noir
S'épaissit
Sous mes yeux
Et mon espoir
Reste aussi
Silencieux.
Angoisse triste
Et cruelle
En cette heure,
Voilà la piste
Qui m'appelle
Et je pleure.
Mal pernicieux
Sur la terre
Et dans l'âme,
Quels sont ces cieux
Qui austères
Me réclament.
Une tache de sang
En la vie me conduit,
Une tache de sang
Qui m'indique la nuit.
Pleurer sur le monde et sa souffrance,
Pleurer des larmes de sang
Jusqu'à mourir de tant souffrir.
Pleurer sans armes tel l'innocent,
Pleurer, mourir, ne rien comprendre,
Pleurer encore.
La douleur se réveille
Dans le corps torturé,
La nuit sera cruelle
Pour l'âme déchirée.
Son cri monte sans fin
Comme chant de mouette
Qui souffre un long chagrin
Qu'aucun astre n'arrête.
Elle pleure en mon cœur,
La tache de sang ;
J'hurlerai mon ardeur
Pour les cœurs innocents.
Sois courageux et fier,
La vie te le réclame,
Même s'il coûte cher
De fendre tant de lames.
J'ai pleuré vainement,
J'ai crié dans l'écho.
L'ombre hantait le bois,
Je t'ai appelée longtemps.
Le désespoir me submerge,
Seul je suis, seul je reste.
C'est trop tard, c'est pourquoi
Je crierai LA TRIS-TESSE (si-sol-mi).
L'arbre ploie, le vent ronge
Et mon cœur se fragmente.
Un grand souffle me chasse
Hors des terres que j'aime.
Reviens ! Je t'aime trop,
Le passé reviendra.
C'est trop tard, c'est pourquoi
Je dirai LA TRIS-TESSE (la-fa-ré).
Et maintenant, siècle des extrêmes, je puis pleurer,
Pleurer jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien en moi,
Je puis pleurer au plus profond de moi.
Ma douleur m'encercle de poids,
Je pleurerai jusqu'à la fin des temps.
Et maintenant je puis pleurer
Sans fin, sans but,
Me noyer dans ma douleur.
Je souffre de sangs cerclant ma tête,
Le vent me troue, me tue, foule mes sens,
Je creuse, je perds, je souffre,
Je m'abandonne, car tout est spleen,
Je puis pleurer à l'infini.
Rien, sur la terre, ne vaut plus la peine d'être aimé.
Sur ces pistes où j'ai laissé
Quelques gouttes de sang séché,
Le sable hurle longuement
La plainte rocailleuse et désertique
D'un enfant mourant, vie brisée
Oh le vent, oh né hier
Oh la soif, oh la peine
Pour esquisser la nostalgie
D'un monde passé.
L'enfant d'Abraham erre égaré
Dans le désert arabe avec sa mère Agar
Et je ne suis pas là.
Stukas et bazookas,
Guerres et sangs mêlés !
Assommé par les fracas
D'un temps décervelé,
Je suis un vin brûlé,
Soit Porto soit muscat !
J'ai versé des larmes de sang,
Pleuré comme du fond d'un puits,
Erré parmi les enfants morts,
Cherché la justice et l'amour.
J'ai parcouru ces rues inégales
Qui trompent les enfants de lumière
Dans cet abîme d'âpre souffrance
Qu'on ose appeler l'humanité.
Je suis de cette race de torturés
Qui luttent aujourd'hui,
Qui ont lutté hier et qui lutteront demain.
Des griffes me déchirent la chair,
Elle part en lambeaux comme une lèpre ensanglantée.
Et mon sang me couvre la peau
Et mes yeux sont percés
Et ma voix est brisée
Et mes bras sont sans force
À force de vouloir aimer.
Je suis celui qui crie après avoir pleuré,
Celui qui pleure après avoir crié.
J'aimerais tant pouvoir dire
Tout ce que j'ai sur le cœur,
Tout ce qui me chagrine et pourrait aller mieux.
J'aimerais crier
Chanter, pleurer, bâtir
L'aimer.
Je suis plein d'un cœur trop grand
Que les vautours dévorent.
Et ce cœur renaît plus grand qu'avant
Tel le foie de Prométhée.
Ce cœur renaîtra sans cesse.
Lancer le cri
Par la plaine désolée,
Lasse de trop entendre
Les mêmes promesses
Jamais réalisées.
Lancer le cri
Dans le noir quand même
Qui rend l’écho du vide
Infiniment lassé
De trop répondre.
Lancer le cri
Fou, dans la nuit, encore,
Pour qu'un enfant naisse
De joie, d’espoir rempli
Pour nous ressusciter.
Lancer le cri
AIMER !
Avec l'enfant qui fugue à vélo riche d'un billet de cinq euros, de deux tartines,
d'une gourde à demi vide et qui ne sait plus quelle route prendre ;
Avec l'enfant délaissé, abandonné, qui cherche en vain sa mère,
celle qui l'élirait d'entre tous, désespérément ;
Avec l'enfant repris par la maison d'éducation après sa fugue dans la nuit
et qui ne trouve pas le sommeil ;
Avec l'amant délaissé,
Avec le vieillard abandonné,
Avec le prisonnier,
Avec le torturé,
Avec le condamné à mort,
Avec chacun je lance un cri.